TOH a négocié avec son prestataire Dalkia
TOH a négocié avec son prestataire Dalkia, qui fournit en gaz 800 de ses logements, un prix fixe pour ces cinq prochaines années. De quoi redonner de la sérénité aux locataires qui ont connu des sueurs devant leurs factures de l’hiver dernier.
Jusqu’à 2 500 euros de facture de gaz, c’est la somme astronomique à laquelle a été confronté un des 800 foyers de Terre d’Opale Habitat servis en gaz par Dalkia. C’est un cas extrême, parmi ceux dont se souviennent le président Emmanuel Agius et le directeur Hans Ryckeboer, sachant que la facture médiane de ces 800 foyers était de 1 200 euros.
29 millions d’euros pour chauffer les Calaisiens
Ces 800 logements sont minoritaires dans le parc de 12 000 logements de TOH. Ce qui pouvait être un avantage autrefois s’est violemment retourné contre les locataires. Car ils sont ce qu’on pourrait appeler une clientèle « captive ». Elle est complètement subordonnée à un seul fournisseur d’énergie, en l’occurrence Dalkia, lié par contrat avec TOH jusqu’en 2028. « Ce qui veut dire que nos autres 11 200 locataires sont libres de faire jouer la concurrence et de changer de fournisseur quand ils le souhaitent», indique Hans Ryckeboer. Ce qui signifie que ces locataires ont pu bénéficier du bouclier tarifaire, la situation des 800 autres n’étant pas prévue par la loi, ce que condamne encore Emmanuel Agius.
Une rencontre entre TOH, le fournisseur Dalkia, les locataires pénalisés a eu lieu en janvier à la salle du Minck. « Et je ne veux jamais vivre ça » confie le président, qui se souvient du désarroi des locataires. Des mesures ont été prises. Le bailleur social a mobilisé 80 000 euros pour alléger les factures des 800 foyers, soit l’équivalent d’une réduction de 40 %. En outre, il a été consenti à un étalement des factures, jusqu’à 24 mois si nécessaire pour le locataire.
Une troisième mesure a été présentée mardi 27 juin en conférence de presse par Terre d’Opale Habitat. Le bailleur a négocié avec le fournisseur un prix fixe jusqu’à la fin du contrat qui les lie, soit pour ces cinq prochaines années.
Les 800 foyers ont désormais l’assurance que le mégawattheure (Mwh) leur sera facturé au prix de 27,50 euros, ni plus ni moins, et quels que soient les soubresauts économiques et géopolitiques de Russie et d’ailleurs. À titre de comparaison, au pire de la crise, le prix indexé du Mwh a atteint la somme folle de 170,36 euros, rappellent les dirigeants de TOH. Avec, en bout de chaîne à Calais notamment, des factures multipliées par trois par rapport à l’ordinaire pour leur consommation de chauffage et d’eau chaude.
Les termes de la négociation entre Dalkia et TOH sont restés secrets. « Nous n’avons pas cessé d’observer le prix PEG (le cours du gaz) », explique Emmanuel Agius. C’est en mai, quand la descente a été enfin amorcée, que le bailleur a envisagé de revoir son contrat avec Dalkia. Emmanuel Agius explique comment, en réflexion avec Hans Ryckeboer et le directeur financier Christophe Hermignies, il a fallu toper au bon moment. En l’occurrence, quand le PEG était le plus favorable. Dalkia avait consenti 29 euros en mai, relatent les dirigeants de TOH, qui sont parvenus à gratter 1,50 euro de ristourne supplémentaire au Mwh.
« On a connu le PEG à 20 euros, et même 17 euros, mais ces niveaux-là ne reviendront jamais » argumente Emmanuel Agius devant le prix de 27,5 euros obtenu de haute lutte.
