« ON ÉTAIT HEUREUX DANS NOTRE PILOTIS AVEC NOS VOISINS… »
Jacques ROBBE fut l’un des derniers locataires de l’immeuble « Les Pilotis » au sein duquel il a vécu près d’un demi-siècle. Aujourd’hui, il éprouve un regret, celui de n’avoir pu y finir sa vie. Mais que de bons souvenirs cependant comme le relate son témoignage :

Jacques ROBBE nous accueille dans son coquet appartement de la rue PECRIAUX dans le secteur de la Porte de Paris, avec un brin de nostalgie : « Ce n’est plus comme avant… Oui, je suis bien ici mais il me manque un petit quelque chose. Je ne peux pas vous l’expliquer. Après tant d’années passées aux Pilotis, ce n’est plus la même vie. »
Malgré sa mélancolie, M. ROBBE loue tout de même la gentillesse de ses voisins immédiats et reconnaît la compétence des agents de terrain de TOH dont Nathalie qui, aujourd’hui, a quitté le quartier pour le secteur Oran : « Lorsque je suis parti des Pilotis après 48 années de présence, je me suis demandé comment j’allais appréhender ce déménagement. J’avoue que les Hlm m’ont bien accompagné. Cela, je vous l’assure, m’a fait le plus grand bien car même si on ne possédait pas un confort 4 étoiles, on était heureux dans notre Pilotis avec nos voisins. On a beaucoup critiqué les gens mais moi je le dis, jamais je n’ai eu le moindre problème. Au contraire, la solidarité on savait ce que ce que cela voulait dire… »
M. ROBBE a migré à un peu moins d’un kilomètre de son ancien lieu de résidence mais quand nous lui avons demandé de nous accompagner pour une photo devant l’immeuble en démolition il a refusé : « Non j’ai quitté mon appartement le dernier, je ne voulais pas faire de la résistance ne croyez pas cela mais je n’arrivai à me faire à l’idée de m’en aller de laisser derrière moi toute une vie, des souvenirs… »
Aujourd’hui, M. ROBBE se souvient des bons et moins bons moments comme ce terrible incendie ayant coûté la vie à un ami locataire et laissé des séquelles à d’autres : « J’ai eu de la chance car, ce jour-là, je m’étais absenté quelques heures pour rendre visite à des amis et lorsque je suis revenu chez moi, il y avait les pompiers, la police, une foule autour de l’immeuble et les bruits les plus fous circulaient… Ce fut un moment horrible pour nous comme pour les agents des HLM présents. Je me souviens en avoir vus pleurer… »
A son grand désarroi, M. ROBBE regrette une trop grande absence de cohésion et d’esprit familial entre locataires : « Oui, je suis heureux ici avec ma fille rue PECRIAUX mais, je le redis, il me manque quelque chose… Il y a quelques semaines on a tenté de refaire la fête des voisins, et puis on parle de s’associer au projet du Fonds d’Initiatives des Locataires. C’est super mais il n y a qu’une petite poignée de bénévoles pour faire bouger tout le monde… »