NPRU : VERS LA FIN DES BÂTIMENTS “J” et “N” AU FORT NIEULAY…

NPRU : VERS LA FIN DES BÂTIMENTS “J” et “N” AU FORT NIEULAY…

Dans le cadre du nouveau programme de renouvellement urbain (NPRU), plusieurs opérations de démolition de bâtiments ont été actées. Le Fort Nieulay est actuellement concerné puisque les bâtiments « J » (40 logements) et « N » (16 logements) vont prochainement disparaître.

 

 

 Xavier Brunot, Directeur d’Exploitation chez LBS (Littoral Bois Service), société située à Les Attaques est en charge du chantier de démolition de ces deux ensembles, nous dresse un point d’avancée et nous renseigne sur les différentes phases afférentes :

 

Quand, comment a débuté cette opération ?

« Nous avions répondu à un appel d’offres que nous avons remporté pour la démolition des bâtiments « J » et « N » au Fort Nieulay. L’opération a commencé en octobre 2022 tout d’abord par la sécurisation du chantier en installant des clôtures bardées au pourtour des deux bâtiments afin d’éviter d’éventuelles intrusions sur le chantier et garantir la sécurité des riverains.  Nous avons ensuite procédé au curage des bâtiments, qui consiste à réaliser une démolition partielle des éléments non constructifs (comme les menuiseries, les fenêtres, les portes, radiateurs etc.). L’objectif du curage est double : Il permet tout d’abord de faciliter le tri des déchets, favoriser le recyclage et leur réemploi mais il permet également de faciliter l’installation pour les travaux de désamiantage. »

 

Préalablement au désamiantage, vous avez procédé au curage des bâtiments. Avez-vous fait appel à l’insertion pour cette mission ?

« En effet, TERRE D’OPALE D’HABITAT a inclus dans le cahier des charges de notre marché, une clause d’insertion par l’activité économique. L’idée étant de promouvoir l’emploi et lutter contre l’exclusion afin de permettre l’accès ou le retour à l’emploi des personnes rencontrant des difficultés sociales ou professionnelles particulières. A ce jour, nous avons quasiment atteints les 908 heures prévues pour l’intégralité du chantier. Nous avons bénéficié de l’aide de Manpower mais également de la Fabrique Défi pour recruter prioritairement des personnes résidant sur le bassin d’emploi du Calaisis notamment dans le quartier du « Beau-Marais » ou du « Fort-Nieulay ». Par ailleurs, nous avons embauché en contrat à durée indéterminé (CDI) certaines personnes après leur formation sur le chantier au titre des heures d’insertion. »

Comment avez-vous procédé pour le recrutement des personnes dévolues au désamiantage ?

« Tout d’abord, les travaux de désamiantage nécessitent pour les opérateurs amiante de suivre et valider une formation qui s’intitule « Traitement d’Amiante en sous-section 3 » dispensée par un organisme certifié permettant d’être habilité et pour se prémunir des risques liés à l’amiante. Pour la réalisation de ce chantier, nous avons déposé des annonces pour le poste d’opérateur amiante afin de renforcer nos équipes. Après quelques entretiens, nous avons retenu les candidatures de quatre candidats venant du quartier du Fort-Nieulay. Aujourd’hui, les quatre nouveaux embauchés en CDI, contribuent à l’évolution et au changement de leur quartier ».

A quel stade du chantier sommes-nous ?

« Actuellement, nous avons démarré le retrait des matériaux amiantés présents à l’intérieur du bâtiment « N ». Pour assurer le retrait des matériaux en toute sécurité conformément aux normes en vigueur, nous avons dû notamment réaliser un confinement qui consiste à obstruer l’ensemble des ouvertures mais aussi à la mise en place d’une enveloppe étanche à l’air et à l’eau et ce, afin d’assurer l’étanchéité de l’entièreté du bâtiment. Au surplus, un confinement dynamique a aussi été installé, celui-ci est constitué des trois éléments principaux : Premièrement, des extracteurs d’air sont positionnés, munis de filtres à très haute efficacité, ils rejettent de l’air à l’extérieur de la zone sans laisser passer de fibres d’amiante. Le deuxième élément est appelé « entrée d’air de compensation maitrisée », ce qui permet de faire pénétrer de l’air dans la zone de confinement pour renouveler l’air dans la zone de travail. Enfin, le dernier élément est « l’entrée d’air de réglage » celui-ci permet de régler le débit d’air pour ajuster la dépression en zone. »

 

La sécurité « sanitaire » sur un chantier amianté est effectivement primordiale ?

 « En effet, pour réaliser des travaux de traitement de l’amiante ou de matériaux en contenant, notre entreprise est certifiée par un organisme certificateur. Nous assurons une formation adaptée aux activités et aux procédés mis en œuvre à tous nos salariés susceptibles d’intervenir sur des matériaux amiantés (conformément à l’arrêté du 23 février 2012). Avant chaque chantier, nous devons établir un plan de retrait (PDRE) qui permet d’expliquer les procédures à respecter, celui-ci doit être transmis aux organismes habilités pour validation avant notre intervention. »

 

Quand sera finalisée la phase désamiantage ?

« D’après le planning prévisionnel de chantier, le désamiantage du bâtiment « N » devrait s’achever en mars, puis s’agissant du bâtiment « J », celui-ci devrait se terminer en juin. Nous procéderons ensuite à la démolition. »

 

Comment va s’effectuer la démolition ?

« Tout d’abord, nous précisons qu’aujourd’hui, nous parlons davantage de déconstruction plutôt que de démolition. En effet, la déconstruction consiste à démonter un bâtiment tout en préservant soigneusement les éléments de valeur à des fins de réutilisation (pour recycler au mieux les matériaux démontés ou issus du chantier). Nous mettons également en place un maximum de moyens pour réduire les nuisances tout au long du chantier (bruit, poussière, odeurs, dérangement), pour enfin, réduire l’empreinte écologique et énergétique du chantier.

Au niveau des différentes étapes, nous allons commencer par déconstruire par « grignotage » à l’aide d’une pelle mécanique équipée d’un bras avec broyeur qui permettra la séparation du béton et du matériel ferreux contenu dans le bâtiment. Les blocs seront placés dans notre concasseur pour être concassés et revalorisés : d’un côté les éléments de ferraille seront recyclés et de l’autre, les gravats seront réutilisés pour les routes, des plateformes, des travaux de fondations etc. En parallèle, nous trions de la même manière nos déchets tels que le plâtre, le bois, le métal et le verre qui sont entreposés dans des bennes distinctes puis évacués et recyclés. »

Concasseur avec système de criblage

 

Que vont devenir les autres déchets ?

« Comme précisé précédemment, nous revalorisons le maximum de déchet qui peuvent être recyclés, pour ce chantier, environ 80% des déchets seront réutilisés. Par exemple, le bois récupéré pourra servir à faire des copeaux.

En revanche, tous les déchets contenant de l’amiante sont soumis à de strictes conditions d’emballage et de transport. Ils doivent être enfermés dans un double emballage totalement étanche, sur lequel doit figurer l’étiquetage « amiante » et doivent ensuite être acheminés en respectant les règles précises relatives au transport de matières dangereuses (ADR). De plus, nous devons impérativement disposer, avant même le démarrage des travaux, d’un certificat d’acceptation préalable (CAP) pour chaque catégorie de déchet amianté que son activité va produire mais aussi d’un bordereau de suivi des déchets contenant de l’amiante (BSDA) dématérialisé sur la plateforme réglementaire « Track-déchets » ce qui va permettre d’accompagner chaque lot depuis son lieu de production jusqu’à son élimination finale dans les décharges spécialisées ».

 

Combien de temps pour le grignotage des deux bâtiments ou quand seront-ils totalement démolis ?

« La durée prévisionnelle pour la déconstruction sera de trois mois environ ».

 

Et après la démolition ?

« A la fin des travaux de déconstruction, le terrain fera l’objet d’une remise en état et d’un engazonnement réalisé à partir de terre végétale avant la suite du/des futur(s) projet(s). Bien entendu, à l’issue de nos travaux, nous espérons à l’avenir pouvoir travailler à nouveau avec TERRE D’OPALE HABITAT pour d’éventuels futurs projets en lien avec notre corps de métier ». 

 

Un mot encore sur l’insertion pour les sociétés qui seraient peut-être frileuses à tenter l’expérience ?

« Nous encourageons les personnes à venir découvrir le métier du bâtiment grâce au dispositif des heures d’insertions. Manpower et la Fabrique Défi réalisent un important travail d’accompagnement et de notre côté, nous mettons en œuvre l’ensemble des moyens nécessaires pour assurer une bonne intégration au sein de notre entreprise, des équipes, de la découverte du métier (accueil sécurité, tutorat du chef de chantier, remise de matériel pour travailler en toute sécurité etc.). Les différents métiers du bâtiment ne sont malheureusement pas toujours connus de tous… Découvrir le métier pourrait découler sur une embauche dans notre entreprise ! »

 

Pensez-vous dépasser les 908 heures d’insertion prévues ?

« Le contrat des 908 heures est déjà bien rempli et respecté. Il y a de fortes chances que nous les dépassons effectivement. »

 

Un dernier message ?

« C’est un très beau projet pour notre entreprise sur le périmètre du Grand Calais Terres et Mers (situé à proximité de notre siège, ce qui nous permet de réduire considérablement notre emprunte carbone). Notre entreprise et toutes les équipes œuvrent chaque jour au bon déroulement de ce chantier pour apporter la plus grande satisfaction à TERRE D’OPALE HABITAT. Cette opportunité, nous a aussi permis de découvrir et d’embaucher des talents locaux qui contribuent à l’évolution de leur quartier tout en étant acteurs de son changement. »